« Christ est ressuscité ! » aimons-nous nous lancer les uns aux autres, à peine sortis de la solennelle Vigile Pascale ! Et l’on répond, comme pour insister : « Il est vraiment ressuscité ! » La Résurrection, fondement de notre Foi Notre Foi s’enracine en Jésus. Le fait qu’il soit vraiment ressuscité accrédite ce qu’il est venu nous révéler sur Dieu et son plan divin de Rédemption. Grâce à la résurrection, nous pouvons faire une confiance absolue en Jésus qui peut devenir  « le critère sur lequel nous pouvons nous appuyer. Car Dieu s’est alors manifesté. »* Il nous est aussi alors donné de pouvoir établir une relation vivante et intime avec lui ; relation indispensable pour une Foi vivante. (CEC 651). Mais, le témoignage des Apôtres est-il crédible ? Il faut être réaliste. Souvenons-nous dans quel état le cataclysme inimaginable de la Passion avait laissé les Apôtres, seulement quelques heures auparavant ! Le témoignage des évangiles est unanime : il a fallu du temps pour que Jésus leur fasse admettre avec maintes preuves (Ac 1, 3) la réalité de sa résurrection. De plus, la description « maladroite »* des évangélistes concernant les rencontres avec le Seigneur ressuscité constitue une autre preuve de l’historicité de l’événement. Impossible, en effet, d’inventer à la fois la réelle corporéité de Jésus (Lc 24, 36s), et en même temps, ce « saut de qualité »*, cette manière différente et nouvelle d’être homme. (Jésus n’est pas comme Lazare qui, lui, a dû mourir une seconde fois). Ajoutons enfin ce signe de crédibilité qu’a été la transformation des Apôtres apeurés en témoins joyeux et courageux jusqu’au don de leur vie par fidélité à ce qu’ils avaient vu et ne pouvaient pas taire (Ac 4,20). Alors … si c’est vrai ! Alors, Jésus nous offre des perspectives merveilleuses car désormais, « Le corps transformé du Christ est le lieu où les hommes entrent dans la communion avec Dieu et entre eux et peuvent ainsi vivre définitivement dans la plénitude de la Vie indestructible. »* Comment ne pas nous exclamer, d’ un cœur débordant de reconnaissance, avec la Liturgie : Bienheureuse faute qui nous a valu un tel Rédempteur ! Une dernière question : Dites, les Domini, ne seriez-vous pas un brin liturgiquement en retard en nous parlant de Pâques alors que nous sommes « retombés » dans le Temps ordinaire ? Un peu comme les Apôtres qui ont dû être cafardés en voyant Jésus s’en aller, le jour de l’Ascension. Cafardés ?! « Ils retournèrent à Jérusalem en grande joie » (Lc 24,52). Jésus reste avec nous avec « un nouveau mode de sa présence qu’on ne peut plus perdre. » C’est le temps au cours duquel Dieu veut développer nos âmes dans cette relation vivante et habituelle avec Jésus, Le Vivant ! « Dans la Foi nous savons que Jésus, en bénissant, tient ses mains étendues sur nous. Voilà la raison permanente de la joie chrétienne. »* Et maintenant, forts des dons du St Esprit, soyons ardents pour propager cette joie chrétienne qui donnera une fécondité extraordinaire à notre Temps ordinaire ! Pour approfondir : *Jésus de Nazareth Tome 2 J. Ratzinger-Benoît XVI CEC n°638 et suivants Lectures patristiques du Livre des Jours – 6^e semaine du Temps Pascal