Benoît XVI attaqué
mais aussi deux nouveaux "Motu proprio"
Benoît XVI attaqué
Le 20 janvier dernier, le cabinet d’avocats Westphal Spilker Wast publiait les résultats de son enquête sur des faits de pédophilie commis dans le diocèse de Munich entre 1945 et 2019, celui-là même qu’a dirigé le cardinal Ratzinger entre 1977 et 1982. Suite à cette présentation, les médias ne semblent pas s’être beaucoup intéressés aux 497 victimes, ni aux négligences de certains hauts-responsables, dont certains sont encore en poste. C’est surtout l’accusation lancée contre le cardinal Ratzinger qui a fait du bruit. Non seulement il aurait couvert un prêtre pédophile, mais il aurait aussi menti sur sa participation à une réunion où le cas de ce prêtre avait été abordé.
Si Benoît XVI s’est rapidement défendu de tout mensonge, c’est ensuite Andrea Tornielli, directeur éditorial du dicastère pour la communication, qui a pris la plume pour soutenir le pape émérite, rappelant tout ce que l’Église lui devait en matière de lutte contre les abus. Le 8 février, le pape émérite publiait un texte court mais dense. Reconnaissant qu’il est sur le point de paraître face à Dieu, il encourage l’Église entière à se tourner vers le Christ, qui seul peut libérer du péché, là où d’autres voudraient adapter le discours de l’Église au monde moderne.
Le traitement réservé au pape émérite n’a pas manqué de faire réagir. Si la conférence épiscopale allemande a préféré aller dans le sens des médias, il faut noter le ferme soutien apporté par le cardinal Duka (Prague), le cardinal Müller, ou bien encore Mgr Oster (Passau). Reste à s’interroger sur le but ultime d’une telle manœuvre. Comme le dit Mgr Ganswein (Corriere della sera, 9 février) : « Il y a un courant qui veut vraiment détruire la personne et l’œuvre [de Benoît XVI]. Il n’a jamais aimé sa personne, sa théologie, son pontificat ». Aux lecteurs de ne pas se laisser impressionner !
Deux nouveaux motu proprio
Le 11 février, le pape François publiait ses 48e et 49e motu proprio.
Le premier, Competentias Quasdam Decernere, vise à réformer le Code de droit canonique en décentralisant certaines compétences du Saint Siège au profit des évêques ou des conférences épiscopales. C’est ainsi qu’un évêque pourra ériger un séminaire sur son territoire avec une simple « confirmation » du Siège apostolique, tandis qu’une conférence épiscopale pourra publier un catéchisme avec la même « confirmation », et non plus une « approbation ». Le but poursuivi est de simplifier les démarches en permettant un gouvernement au plus près des réalités concrètes des diocèses. On veut ainsi éviter l’uniformité et favoriser la collégialité.
Le deuxième texte concerne le fonctionnement de la Congrégation pour la doctrine de la foi. Intitulé Fidem servare, il divise la Congrégation en deux sections. Tandis que l’une sera en charge de veiller sur la fidélité de la foi de l’Église, l’autre aura la mission d’instruire et de juger les crimes les plus graves, c’est-à-dire ceux commis contre la foi et les mœurs.
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